Mail 3
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Mail 3
ANNE-LISE
Avant que je te voie d’abord en filigrane,
Ne pouvant t’embrasser pour te faire la bise,
Nu face à tes poèmes aussi beaux que profanes,
Enclin à faire la cour, je te veux ma promise.
– J’allais, ô épreuve, vers les mots épatés ! –
Le monde s’écroula quand je vis mon Ariane,
Innocente et fraîche, dévalant les banquises
Sous mon admiration malgré la tramontane,
Enjambant les siècles, comme avant Artémise.
Aussi je lis ton blog, je t’appris mélomane ;
Ne sachant que te dire, alors mon Héloïse
Ne cherche pas ailleurs de plus belles chicanes,
Et profite de moi qui te veux à Venise…
– Peut-être mes pensées se montrent trop pressées ? –
Là, j’avais deviné un mot d’Aristophane,
Ici, j’avais compris le destin de Moïse ;
Surtout, je devais voir : la femme se pavane
Et attend de ses vers une grande surprise.
Afin de nous rencontrer à Paris ou à Cannes,
Nous avions décidé de courir sous les brises,
Nous allions nous promettre aujourd’hui qu’on ricane
Et qu’on fasse l’amour et ces vers qu’on attise.
– Programme sublime, aussi beau que marbré ! –
L’on voulait ensemble boire plusieurs tisanes,
Infusées par tes soins, eux qui se formalisent
Sous les jours éclairées dont, à chaque heure, émanent
Et la beauté sensuelle et la passion promise.
Aimant tant les rimes que les drôles arcanes,
Neutre et rempli d’espoir, j’avais la convoitise,
Nuit brillante et jour flash, de te voir, belle liane,
Et courir près de toi, sans ma fainéantise.
– Je ne sais si je peux courir sans bien t’aimer –
Longtemps je t’ai rêvée, peut-être paysanne,
Ignorant le réel, j’avoue avec franchise
Savourer la rencontre avec ma vraie sultane,
Exprimée à l’excès, comme une friandise.
Alors que penses-tu ? Es-tu bibliomane ?
Ne vois-tu que ce bruit ? Entends-tu mes sottises ?
N’ajouterais-tu pas l’amour à ces bananes ?
Écoutes-tu ma voix avec mes vocalises ?
– Mais ne serait-ce pas alors te harceler ? –
Libère tes envies, mes colonnes trajanes,
Irradie tes poèmes, allez, allégorise !
Surprends-moi de tes vers, offre-moi tes membranes !
Ecarte tes jambes que je te brutalise ![1]
Assez, je m’emporte, je remets ma soutane,
N’attendant qu’un son brut avant une reprise,
N’aie qu’une piqûre, souffle de sarbacane,
Envole-toi vers moi dessus la Tour de Pise,
– N’est-ce pas trop dire que trop imaginer ? –
Laisse tout à terre dans le ciel de Toscane[2] !
Incarne les femmes, car toutes m’électrisent ;
Sur toi, je mise tout, reste mon Océane,
Entend ces vers heureux qui ne sont mignardises.
À l’instant, je reviens de ce mail qui boucane[3],
Nie tout ce que j’ai vu (pensées qui agonisent),
Navre mes piliers (des concepts qui se fanent),
Évite le commun (qui me démoralise).
– Sans rire, tout tremblant, je suis halluciné. –
Livrant tous ces auteurs, je suis, moi, bien en panne,
Ignorant par oubli ceux qui te tyrannisent.
Subitement, je veux lire ceux qui émanent ;
Entre temps, ta prose alors me cicatrise[4].
À côté de cela, que dois-je attendre, Anne ?
Nul homme à ma place n’aurait cette vue, Lise…
Nacrée au Parnasse, dessus les têtes, planent…
Et tes vers saisissants et ta prose, ma crise…
– Je devrais dire moins par crainte ou sûreté – Lors même que je t’aime, aveuglé et distant
Intime devant tous, ces longs vers finissants ;
Sache que devant toi, il n’y a plus de rime
Embrassons notre cause et tombons dans l’abîme
[1] D’avance pardon pour ces deux derniers vers, mais… ils se tiennent… L’alternative fait « dont j’ai la convoitise ! »
[2] N’est-il pas prodigieux que Pise se trouve effectivement en Toscane ?
[3] Je ne te fais pas l’injure de préciser le sens de ce vers.
[4] À mon avis, de l’ensemble, les deux plus beaux vers, voire les quatre.
Avant que je te voie d’abord en filigrane,
Ne pouvant t’embrasser pour te faire la bise,
Nu face à tes poèmes aussi beaux que profanes,
Enclin à faire la cour, je te veux ma promise.
– J’allais, ô épreuve, vers les mots épatés ! –
Le monde s’écroula quand je vis mon Ariane,
Innocente et fraîche, dévalant les banquises
Sous mon admiration malgré la tramontane,
Enjambant les siècles, comme avant Artémise.
Aussi je lis ton blog, je t’appris mélomane ;
Ne sachant que te dire, alors mon Héloïse
Ne cherche pas ailleurs de plus belles chicanes,
Et profite de moi qui te veux à Venise…
– Peut-être mes pensées se montrent trop pressées ? –
Là, j’avais deviné un mot d’Aristophane,
Ici, j’avais compris le destin de Moïse ;
Surtout, je devais voir : la femme se pavane
Et attend de ses vers une grande surprise.
Afin de nous rencontrer à Paris ou à Cannes,
Nous avions décidé de courir sous les brises,
Nous allions nous promettre aujourd’hui qu’on ricane
Et qu’on fasse l’amour et ces vers qu’on attise.
– Programme sublime, aussi beau que marbré ! –
L’on voulait ensemble boire plusieurs tisanes,
Infusées par tes soins, eux qui se formalisent
Sous les jours éclairées dont, à chaque heure, émanent
Et la beauté sensuelle et la passion promise.
Aimant tant les rimes que les drôles arcanes,
Neutre et rempli d’espoir, j’avais la convoitise,
Nuit brillante et jour flash, de te voir, belle liane,
Et courir près de toi, sans ma fainéantise.
– Je ne sais si je peux courir sans bien t’aimer –
Longtemps je t’ai rêvée, peut-être paysanne,
Ignorant le réel, j’avoue avec franchise
Savourer la rencontre avec ma vraie sultane,
Exprimée à l’excès, comme une friandise.
Alors que penses-tu ? Es-tu bibliomane ?
Ne vois-tu que ce bruit ? Entends-tu mes sottises ?
N’ajouterais-tu pas l’amour à ces bananes ?
Écoutes-tu ma voix avec mes vocalises ?
– Mais ne serait-ce pas alors te harceler ? –
Libère tes envies, mes colonnes trajanes,
Irradie tes poèmes, allez, allégorise !
Surprends-moi de tes vers, offre-moi tes membranes !
Ecarte tes jambes que je te brutalise ![1]
Assez, je m’emporte, je remets ma soutane,
N’attendant qu’un son brut avant une reprise,
N’aie qu’une piqûre, souffle de sarbacane,
Envole-toi vers moi dessus la Tour de Pise,
– N’est-ce pas trop dire que trop imaginer ? –
Laisse tout à terre dans le ciel de Toscane[2] !
Incarne les femmes, car toutes m’électrisent ;
Sur toi, je mise tout, reste mon Océane,
Entend ces vers heureux qui ne sont mignardises.
À l’instant, je reviens de ce mail qui boucane[3],
Nie tout ce que j’ai vu (pensées qui agonisent),
Navre mes piliers (des concepts qui se fanent),
Évite le commun (qui me démoralise).
– Sans rire, tout tremblant, je suis halluciné. –
Livrant tous ces auteurs, je suis, moi, bien en panne,
Ignorant par oubli ceux qui te tyrannisent.
Subitement, je veux lire ceux qui émanent ;
Entre temps, ta prose alors me cicatrise[4].
À côté de cela, que dois-je attendre, Anne ?
Nul homme à ma place n’aurait cette vue, Lise…
Nacrée au Parnasse, dessus les têtes, planent…
Et tes vers saisissants et ta prose, ma crise…
– Je devrais dire moins par crainte ou sûreté – Lors même que je t’aime, aveuglé et distant
Intime devant tous, ces longs vers finissants ;
Sache que devant toi, il n’y a plus de rime
Embrassons notre cause et tombons dans l’abîme
[1] D’avance pardon pour ces deux derniers vers, mais… ils se tiennent… L’alternative fait « dont j’ai la convoitise ! »
[2] N’est-il pas prodigieux que Pise se trouve effectivement en Toscane ?
[3] Je ne te fais pas l’injure de préciser le sens de ce vers.
[4] À mon avis, de l’ensemble, les deux plus beaux vers, voire les quatre.
Re: Mail 3
ROMANTIC LUNATIC
Du sexe pour la route
Devant un poster de Marilyn
Une idée de Marlène
Un baiser de Greta
Rita sait lire
Les lignes désuètes
Qui peuplent les mains avides
Devant des icônes aux saveurs
De poussière d'avenir
Mais c'est Leïla qui respire
Le parfum des chemises
Inventions de Toscane
Sous l'ombre de Peau d'Ane
Souffle de dragon
Dans le creux des yeux de Freyja
Pas d'éjaculation sans glace
Pour attiser le goût du feu
Qui règne blanc sous les manteaux
Des cathédrales oniriques
Du sexe pour la route
Devant un poster de Marilyn
Une idée de Marlène
Un baiser de Greta
Rita sait lire
Les lignes désuètes
Qui peuplent les mains avides
Devant des icônes aux saveurs
De poussière d'avenir
Mais c'est Leïla qui respire
Le parfum des chemises
Inventions de Toscane
Sous l'ombre de Peau d'Ane
Souffle de dragon
Dans le creux des yeux de Freyja
Pas d'éjaculation sans glace
Pour attiser le goût du feu
Qui règne blanc sous les manteaux
Des cathédrales oniriques
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