La Terre et le Propos

La rosée du matin dépose comme un voile de satin
Dans les jardins intérieurs, nacrés de douceurs
La douce fraîcheur de l'air qui s'éveille me transporte
Loin des paradis obscurs et des enfers de glace

Cherchant dans ma main la ridule d'une trace
Portant un avide passé, au demeurant lointain,
J'essaye de relier le temps d'antan et la surface
En conjuguant la mélancolie et la gourmandise

Le ciel laisse pailleter la suave sueur de mon front
Tandis que je m'en vais voler, de lueurs en anions
La voûte étoilée laisse choir un presque moi
Et les spirales dorées des aurores boréales sous mon toit

Naviguant sans cesse entre folie entamée et raison
Je n'ose pas mieux faire ce qui fait de moi un con
Eperdu dans la stratosphère, je n'écume que misères
Parmi les atomes sérieux et clairs portant la redingote

La terre laisse s'entrouvrir comme des grottes
Sitôt qu'un homme parle, sitôt qu'il ne parle plus
Dans les immondices tentantes, inhérentes à tout propos,
La terre apparaît, recouvre, et ensevelit les mots