Le ciel est bleu comme une orange

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Le ciel est bleu comme une orange

en impromptu avec Mat/Missiler

Le ciel est bleu comme une orange
Le soleil jaune comme une aubergine
Le sang rouge comme un sapin

L'herbe est verte comme la nuit
Le coeur gros comme un carat
L'esprit léger comme une tonne

L'être est flou comme un tableau
L'être fou comme un sage
L'âme belle comme la boue

L'air est pur comme la mousson
L'hiver froid comme l'été
La lune blanche comme l'océan

L'océan est bleu comme la terre
La forêt grisée comme l'asphalte
La brume dense comme l'eau


et un peu plus tard...

le ciel est bleu comme une orange
une orange est rouge comme une ombre
une ombre est brune comme un soleil
et un soleil noir comme la nuit

une nuit est blanche comme l'éther
un éther solide comme une mousseline
une mousseline acérée comme une larme

BLUE LEMONADE

Le ciel est bleu comme une orange
Quand les semelles caressent les nuages
Et s'harmonisent de candeur
Le ciel est vert comme une menthe
Epaisse au fond d'un verre
Dont les effluves au goût de poivre
Chatouillent les muqueuses étourdies
Le ciel est lourd comme une plume
Qui s'encre d'air et de jasmin
Pour danser les rondes du soleil

SO BLUE

Le ciel est limpide comme la vie
Quand le Pacifique emporte les barrages
Et que l'enfant rit dans la vague
Le ciel est ouvert comme un tombeau
Dont les murs en pain d'épice
Frissonnent d'absence
Le ciel est saturé comme l'amour
Qui voltige insubtanciel
Pour éblouir les amours

blue blood

le ciel est bleu comme une orange
et les ténèbres s'écarquillent
repues d'effluves de mandarines

le ciel est bleu comme une orange
et la fièvre cascade de fraîcheur
aux sentiers échevelés par l'intangible

le ciel est bleu comme le sang
et l'indigo tout puissant
étreint l'ultime réflexe du jour

Les couleurs sont des spectres photoniques ressentis à l’iris
Les couleurs sont des chaleurs qui nous vêtissent de Kelvin
Les couleurs sont des charmes aux dyslexiques, aux daltoniens
La vérité n’est pas contenue dans un tableau périodique
Le ciel est couleur de soufre d’où perlent des oranges métalliques
Brisés par les orages enfiévrés dévorant toutes les nuées
Cadmium d’éternité qui frôle un titanium aux franges d’alu
Plus au Nord toutes les particules dans l’Éther silencieux
Ont des reflets calorifiques d’où proviennent les énergies
Les couleurs sont des modes de bouleversement sensible
Où l’on décrit les intrinsèques au moyen des extrinsèques
Les oranges sont oranges dans l’unité de l’être qui accompagne
Des cageots de ciel tombent des soutes commerciales
Comme les vaches d’un Boeing écrasant un navire
Du surréalisme émergent d’autres réalités ontologiques
En mandarines plus grosses que les oranges plus petites qu’un grain de raisin
Qu’est-ce que la vie ?
Quand la masse d’un pulsar d’une taille de pomme écraserait la Terre ?
Il n’y a pas de couleur que des intensités de densités
De tensions nucléo-électro-magnétiques
Des vérités attelées aux chevaux fous hennissant le sens qu’ils reniflent
Conduisant le quadrige où se promènent les dieux du passé
La matière est un vide comblé de nos intelligences en retard
D’un vide gaspillé à remplir de nos imaginations exposantes
Les dieux mythologiques sont alités dans l’espace atomique
Ils attendent le balayage de nos accélérateurs
Où la foudre des hommes va incendier la foudre de Zeus
Et du choc de lumière naîtra une orange bleue
Car l’on voit déjà au soleil couchant le ciel orange