NÉ POSTHUME

Je n'écris pas comme NTM


je ne pisse pas du
désespoir convenu et de bon ton


je ne baise pas dans la
laideur des graffitis des Raphaël du pauvre sur les murs des
banlieues


et je ne promène pas ma
femme en laisse sous un linge noir et long.






Je ne bave pas du
sentiment guimauve dans des cantiques télévisuels


en gémissant sur mes
chagrins d'amour


et mes douleurs intimes


en geignant mon
ressentiment contre l'abandonnée.






Je ne flatte pas ni les
conspue


ces princes qui nous
gouvernent d'en haut.


Leurs ors et leurs amours
du peuple


me sont indifférents.






Je n'ai aucune idée du
bien et du mal


du beau et du laid, du
juste et de l'injuste


du vrai ou du faux.


J'aime ou je n'aime pas et
voilà tout.






Je me pose là où le cœur
m'en dit


ombre ou lumière, tapis
de roses ou lit d'épines


et peu importe l'arrivée


seul compte le chemin.






Je ne finirai ni à
l'académie ni au père Lachaise


quant aux obsèques je ne
les veux pas nationales


mais simplement comme mon
père


dans un dernier salut de
mon fils.






Sans n'avoir jamais été
à la mode,


j'aurais été de ceux qui
sont nés posthumes


ou arrivés trop tôt.


Ivre de ma propre lumière.