SUR LE FIL DU BIZARRE

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SUR LE FIL DU BIZARRE







On
les dits démodés quand ils sont nés posthumes.




Sur le fil du bizarre

ils sont de ce temps qui
ne se compte pas.




Et je suis de ceux – là
qui n'aiment rien de ce que l'on fait aimer,


qui suivent un fil de
l'eau plutôt que fil blanc de la mode.




Et je suis de ceux là

qui ne pardonnent jamais
rien

à l'étroite vertu des
esprits bien pensants qui ne flottent jamais que un air à la vogue,



qui savent que les bons
sentiments se finissent toujours mal,

et qui ne jugent pas ni
du bien ni du mal selon le temps qu'il fait.




Comédiens authentiques

metteurs en scène de leur
seule fantaisie




ils sont corps tout
entiers et ne possèdent point d'âme,


leur JE n'est pas parole
mais action tendue vers le plaisir.




Car ils n'ont sur leur
table gravée qu'une seule loi :




ici et maintenant éprouve
la jouissance qu'il y a de vivre.


Ta seule demeure est ton
corps qui est ta grande raison de vivre,


JE est ton corps qui te
crée et te recrée.




Sur leur nuage ils
caressent au sexe les anges nus de l'étrange au milieu des énigmes
qui leur ouvrent des livres du hasard.




La plupart sont poètes
pour racheter leur passé et sculpter l'avenir le doigt dans la
peinture au cul d'un utopique mis en musique.