VIVANT

Je fais l'amour en dansant sur le corps des femmes,
non parce que,
je pourrais y faire un enfant,

mais parce qu'avant tout
quand y naît et y meurt et y renaît
là où elles sont douces, tendres, chaudes, humides,
papillon insoucieux du fait qu'il ne vit qu'un seul jour parce que pour lui, la nuit serait trop froide.

Dans ma toute puissance d'exister,
je suis, avec une joie sauvage, de cette cruauté contenue
indispensable par essence
et sans laquelle il n'est pas de jouissance totale possible.

Savourant leurs entre jambes riches de promesses embuées
j'y chante comme un poisson dans l'eau,
le plaisir échangé,
d'être désirant.

Mon geste y est musique et ma parole d'animal muet,
sans autre langage que celui de l'ivresse luxuriante

Je ne me sens jamais aussi complètement vivant,
que dans le sexe des femmes.