DIVINE POESIE

La musique me porte haut. J'appareille dans le désordre radieux des souvenirs, dans une mosaïque d'images collées à ma peau. De mon écriture dénudée, impudique, je joue avec la lumière des courbes de la Femme aimée.

Divine poésie de deux corps qui se touchent. Sur l'écran de mes visions je note les réminiscences de nos nuits fauves. Sensualité extrême des lèvres sur lesquelles, dans les rimes entrelacées, l'imagination est une invitation suggestive et mystérieuse à l'aventure de la passion.

Je ferme les yeux. Ma main en la frôlant esquisse des idéogrammes de volupté lente. Sous un voile de douceur je la décline dans les caresses. Dans le vers charnel que me dicte le désir, je lui dis qu'Elle est ma certitude.

Écriture magique du regard sur la chair espérée. Caresses effleurements, étreintes, variations infinies d'un prélude sur la page vierge qui devient notre jardin. Les syllabes s'étirent et les mots s'achèvent en soupirs.

Dans une vague de plaisir très doux, l'amour suspend sa phrase. L'ivresse de la légèreté des chairs s'ébauche. Valse hésitation qui s'immobilise entre nos reins. De sa nudité blanche monte l'alchimie lyrique, blonde et jouissive, du plein été.

Dans le silence bienheureux qui nous écoute, j'écris et au centre de la nuit, c'est Elle et moi, surgis dans le seul instant qui vaille, celui que l'on danse, jusqu'à s'en égarer, à en risquer sa vie dans les méandres de la jouissance.

Et dans cet entre passé et futur qui n'est pas le présent mais au delà du présent, un flambeau calligraphie le mot orgasme. Désirante, elle en appelle à mon jaillissement dans son ventre tendu

Volupté ignée au centre d'un cercle gravé de feu. Les corps en fusion, brûlants et humides, s'imprègnent l'un de l'autre, se mélangent, se confondent. Une fois de plus, dans un cri, nous renaissons de nous – mêmes.

La mer se retire d'entre les blés mûrs moissonnés de ses cuisses déliées. Dernières empreintes graphiques sur la bouche pour la partance vers d'autres mots couchés sur la nuit, blottis dans la tendresse des amants au repos.

De nouvelles formes pour toi ces derniers temps, François, plus palpitantes...comme une respiration qui s'emballe...amoureux?

Oui, mais de la même. Nouvelle respiration dans nos amours sans doute....

François