LA NUIT

LA NUIT


Oh! Elle, ma nuit fauve,
Femelle nerveuse et chaude,
Carnassière accrochée sous mon nombril
Et qui me fait bander.

Quand elle veut me faire l’amour
Elle me trouve nu à ses aisselles.
Elle en appelle au loup
Et la lune nous couvre.

Elle déploie ses seins lourds
Et du sombre de ses cuisses
Monte inépuisable son odeur
De femme qui s’exhude.

C’est
Comme une Voie lactée
Épaisse et nourrissante
Qui me coule dans la bouche.

Pleine de l’homme
Dont elle soumet le sexe
En attente de ma semence
Elle jette d’éblouissants soupirs.

Dans ses draps violets d’orages
Elle me largue un soleil sous la peau
En scandant la braise rauque
De son sang quand il jouit.

Et elle en tire,
Brûlant ses dernières lueurs,
Les salves de mon orgasme
Dans un cri à faire venir l’aube.

Mais quand elle s’endort enfin
Dans les plis de mes aines
Je suis alors l’oiseau
Qui la recouvre d’ailes.