rien ou peu - guipures

rien ou peu de pseudonymes1

dans les entrelacs poétiques des avenirs sombres
où se changent les couleurs colorées du changement
on ne dit jamais ce qu'on pense
car on ne pense rien que ce qu'on en dit
dans l'invisibilité de toutes les vérités
qui galopent d'un coin à tous les préaux
la poésie est un prisme de perception
qui raccorde toutes les invisibilités
tissés sur les rocs de la réalité
qui se cognent au passage de nos discours
pour fendre les flots des vacuités
et rendre un peu d'écume sur le mousseux de nos verres
où se pâment les échancrures de vies
ouvertes à toutes les festivités
dans les ailleurs inchangeables
et toutes les différences
sont gagnées à l'ère des compléments
pour l'alimentation spirituelle
aux allures de fin des temps
brossée dans la fosse des absolus
où les gladiateurs se battent encore
duel de la vie au trident des vérités


guipures

blottir les mots dans l’entrebâillement de tous les instants
guipures échevelées sur le fil du sang
pour dire ce qui échappe au conceptualisable
pour faire miroiter le sas vers l’indicible
jeu de vérités chatoyantes se neutralisant mutuellement

la poésie est une autre dimension imperceptible
le sixième sens qui assourdit les cinq premiers
et emplit à la lie l’ébriété congénitale
où viennent s’échouer les lambeaux de soi
pour fleurir les tombeaux de sable de la mystique