Le Nautile

Il faudra bien un jour que je vous quitte
Rejoindre un ascenseur ou une météorite
Il faudra bien un jour que je vous laisse
Que je cesse, à mes lettres de mettre une adresse

J'ai tant perdu de temps que j'en perd encore
A chercher le néant pour mieux perdre le nord
A trop vouloir savoir ce qui n'est qu'un décor
Je n'ai crée que le vice d'un mal indolore

Qui me garantirait le couvert et le gîte ?
Puisque même en l'Homme j'ai prié faillite
Et puisque espérer n'est qu'une belle messe
Qu'un nuage envoûté, j'ai détruit toutes paroisses

Je ne nage plus désormais sous la glace
J'ai tellement usé le fond qu'a fondue la surface
Et comme un dauphin blanc, camarade et confident,
J'apprivoise un nautile, pour rire avec les courants